Le cercle centriste de réflexion et de propositions sur les enjeux internationaux

A Marielle de Sarnez

Marielle de Sarnez était une femme politique exceptionnelle.

Bien sûr, les éminentes fonctions politiques qu’elle a exercées la distinguaient, qui plus est à une époque où celles-ci demeuraient encore monopolisées par les hommes : parlementaire européenne puis française, ministre des Affaires européennes, présidente de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, vice-présidente de partis politiques de gouvernement (l’Union pour la Démocratie Française – UDF – puis le Mouvement Démocrate – MoDem), secrétaire générale du Parti Démocrate européen (PDE), pour ne citer que les fonctions à dimension nationale ou européenne.

Mais, exceptionnelle, elle l’était surtout par sa manière d’être en politique : humble, loyale, courageuse, exigeante, des valeurs affermies par les nombreuses épreuves, de lutte et d’isolement relatif, vécues aux côtés de son alter ego politique, François Bayrou. Elle l’était encore par sa capacité hors du commun à construire des ponts et à mobiliser au-delà des clivages habituels, ce dont témoigne l’hommage unanime que la classe politique française lui a rendu, de Jean-Luc Mélenchon à Marine Le Pen, ses deux plus turbulents collègues de commission parlementaire.

« Une femme engagée au Centre en prise avec les grandes questions européennes et internationales »

En lui rendant à son tour hommage, le Cercle Agénor a voulu plus particulièrement valoriser le parcours singulier et inspirant d’une femme engagée au Centre en prise avec les grandes questions européennes et internationales.

Marielle de Sarnez incarnait en effet une forme d’idéal de l’action politique au Centre. Elle incarnait les valeurs et les principes de cette famille politique : l’humanisme, l’attention aux autres, en particulier les plus fragiles, la liberté, le travail et le souci de l’efficacité, la prise en compte de la complexité mais le souci du discours simple, accessible, non pas simplificateur, l’amour du débat mais le refus de la polémique stérile, le rassemblement par-delà les clivages quand il s’agit de l’essentiel. Elle défendait aussi la vision du monde de cette famille, attachée au respect des droits de l’Homme, à la consolidation de la démocratie, à la justice, à la coopération entre les nations, en consacrant toutes ses forces à la construction et aux progrès de l’Union européenne, modèle toujours perfectible mais inédit d’expression d’une telle vision.
Parce que ce sont ceux qui l’ont côtoyée qui en parlent le mieux, nous avons sollicité le témoignage de plusieurs personnalités ayant cheminé avec Marielle de Sarnez au long de son parcours politique, de son engagement de jeunesse auprès de Valéry Giscard d’Estaing à la présidence de la Commission des Affaires étrangères, en passant par le Parlement européen. Tous racontent une personnalité politique rare, par son humanité, par son leadership naturel, par le courage qu’elle démontrait en allant au contact de tant de zones de crise, comme par ses idées innovantes, cherchant à anticiper et prévenir les crises à venir.

Plusieurs contributions viennent compléter ces témoignages de première main, en proposant un regard plus distant, analytique et prospectif sur quelques dossiers européens et internationaux parmi les innombrables dont Marielle de Sarnez s’était emparée. Le tout confirme la force de son engagement personnel et la grande cohérence, humaniste et démocrate, de ses idées défendues de Bruxelles à Pékin, en passant par Kiev et Raqqa.

Des historiens porteraient sûrement un autre regard, plus nuancé, sur la vie politique de Marielle de Sarnez. Nul doute, en tout cas, qu’ils s’y intéresseront tôt ou tard, tant elle fut riche, influente et inspirante. Notre tâche n’est ici que d’en donner quelque preuve.

Crédits photographiques : European Union 2011 – EP

Pierre-André HERVÉ est cofondateur et Président du Cercle Agénor. Consultant indépendant spécialisé en gestion des risques internationaux (Moyen-Orient, en particulier), il rédige par ailleurs une thèse de doctorat à l’Ecole Pratique des Hautes Etudes (EPHE) sur l'histoire du confessionnalisme politique au Liban. Diplômé de l’université Paris I Panthéon-Sorbonne (géographie, 2010) et de SciencesPo (sécurité internationale, 2013), il a occupé diverses fonctions dans les secteurs public et privé. En 2017 et 2018, il était conseiller sur les affaires étrangères et la défense du groupe MoDem à l'Assemblée Nationale.

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