À l’approche des élections au Parlement européen (6 au 9 juin 2024 selon les pays), le Cercle Agénor a sollicité une dizaine de citoyens européens, résidant aux quatre coins de l’Union européenne ou dans son voisinage immédiat, pour partager avec nous leur regard, situé, informé, analytique, sur la campagne telle qu’elle se déroule dans leur pays… En savoir plus
Arthur Kenigsberg est le président-fondateur du think tank Euro Créative, plateforme de réflexion française sur l'Europe centrale, l'Europe orientale et les Balkans, et qui a pour vocation et pour objectif de rapprocher la France des pays de ses régions.
"Il est important de rappeler que d'après tous les sondages, le soutien et l'attachement à l'Union Européenne des polonais est mesuré à plus de 80%, en comparaison la France est régulièrement mesurée autour de 50%"
Les élections européennes en Pologne constituent une élection intermédiaire dans une grosse séquence électorale, ouverte à l’automne 2023 avec les élections législatives qui se sont ensuite poursuivies avec les élections locales du mois dernier, d’avril 2024, et qui se termineront avec les élections présidentielles en 2025. Bien qu’un grand nombre d’observateurs ont souligné la victoire importante aux législatives de l’opposition pro-européenne menée par Donald Tusk sur le parti Droit et Justice, le PiS, au pouvoir depuis 2015 en Pologne, le parti Droit et Justice était quand même arrivé premier à ces élections législatives et conserve toujours une importante cote de popularité parmi les électeurs polonais, malgré les nombreuses polémiques, malgré les clashes avec Bruxelles sur l’Etat de droit et les décisions impopulaires, notamment sur le droit à l’avortement. Ces élections européennes devraient voir une nouvelle fois le PiS remporter ces élections et le plus grand nombre de députés européens.
Les élections européennes en Pologne constituent une élection intermédiaire dans une grosse séquence électorale, ouverte à l’automne 2023 avec les élections législatives qui se sont ensuite poursuivies avec les élections locales du mois dernier, d’avril 2024, et qui se termineront avec les élections présidentielles en 2025. Bien qu’un grand nombre d’observateurs ont souligné la victoire importante aux législatives de l’opposition pro-européenne menée par Donald Tusk sur le parti Droit et Justice, le PiS, au pouvoir depuis 2015 en Pologne, le parti Droit et Justice était quand même arrivé premier à ces élections législatives et conserve toujours une importante cote de popularité parmi les électeurs polonais, malgré les nombreuses polémiques, malgré les clashes avec Bruxelles sur l’Etat de droit et les décisions impopulaires, notamment sur le droit à l’avortement. Ces élections européennes devraient voir une nouvelle fois le PiS remporter ces élections et le plus grand nombre de députés européens.
Ce sont des élections particulières pour la coalition gouvernementale actuelle, la coalition victorieuse de l’automne dernier, puisque les partis qui constituent cette coalition ont chacun leur liste, d’un côté la Plateforme civique, le parti de Donald Tusk, d’un autre côté les deux partis de la Troisième voie, PSL et Polska 2050, et d’un autre côté la gauche, Levitsa. En Pologne, il y aura 53 eurodéputés élus, les sondages actuels montrent que 45% des Polonais ont l’intention de se rendre aux urnes, le PiS est autour de 32 ou 33%, la Plateforme civique est autour de 30%, Troisième voie constituée donc de deux partis, PSL qui appartient au PPE et Polska 2050 à Renew, sont entre 12 et 13%, la gauche est donnée à 10% et Konfederacja, le parti d’extrême droite polonais, est située à 8,6%. Il est important de rappeler qu’il y a une liste qui s’appelle Polexit, un groupe qui milite pour la sortie de la Pologne de l’Union européenne et qui est crédité de 0%.
Il est important de rappeler que d’après tous les sondages, le soutien et l’attachement à l’Union européenne des Polonais est mesuré à plus de 80%, en comparaison la France est régulièrement mesurée autour de 50%. En termes de débat, sur le niveau européen, ces camps s’affrontent, en partie sur le Green Deal actuellement, sur fond de grandes contestations des agriculteurs en Pologne, le PiS accusant la Plateforme civique et les partis au pouvoir d’être responsables de ce texte qui serait, je cite, « une folie climatique qui ne tiendrait pas compte des intérêts des Polonais et qui servirait les intérêts étrangers ». Le PiS essaie également de jouer sur la relation étroite entre Donald Tusk et Ursula von der Leyen pour essayer de décrédibiliser le Premier ministre polonais et montrer qu’il est sous l’influence de l’étranger. Sur le plan domestique, c’est la frontière avec le Belarus qui pose question, mais la majeure partie des plateformes politiques sont pour une fortification de la frontière avec le pays dirigé par Alexandre Loukachenko.
Le Premier ministre polonais a annoncé dernièrement une enveloppe de 2 milliards pour fortifier cette frontière. Sur les questions militaires qui sont aussi dans l’actualité, il y a là aussi un large consensus sur le soutien militaire à l’Ukraine et la nécessité de continuer la montée en puissance de l’armée polonaise. En revanche, on sent dans les partis de la coalition gouvernementale une volonté plus intense d’impliquer l’Europe dans la défense de la Pologne et la Pologne dans la défense de l’Europe, avec des déclarations des actuels ministres de la Défense et des Affaires étrangères qui ne sont pas du même parti et qui appellent à une défense commune européenne ou une communauté de défense européenne.
Et c’est sur ce point précis qu’ils se différencient du PIS, qui compte plus sur l’alliance transatlantique ou la capacité de la Pologne à se défendre seule face aux menaces qui les entourent, notamment celles venues du Belarus et de la Russie.