À l’approche des élections au Parlement européen (6 au 9 juin 2024 selon les pays), le Cercle Agénor a sollicité une dizaine de citoyens européens, résidant aux quatre coins de l’Union européenne ou dans son voisinage immédiat, pour partager avec nous leur regard, situé, informé, analytique, sur la campagne telle qu’elle se déroule dans leur pays… En savoir plus
Marianne Magnin réside hors de France depuis plus de trente ans, d’abord au Luxembourg puis en Écosse et aujourd’hui à Londres. Elle est présidente du Mouvement Démocrate des Français à l’étranger (MDFE). Elle se consacre à l’impact sociétal portant - avec comme axe central les arts - sur le développement durable, la santé globale, l’éducation et l’innovation technologique et de gouvernance. Elle est fondatrice et présidente du conseil de surveillance de The Cornelius Arts Foundation, cofondatrice et présidente de Démocrates Sans Frontières et cofondatrice et directrice générale de Art Identification Standard. À la croisée des arts et de la politique, elle co-dirige Longhouse, une agence de conseil transatlantique dédiée aux partenariats entre entreprises, mécènes et responsables politiques.
[10 secondes de silence]
Ces 10 secondes de silence en disent long : les élections européennes ne sont pas traitées par les médias locaux, ou à la marge. The Guardian, journal pro-européen, publie le 15 mai un article sur un ancien eurodéputé britannique maintenant candidat sur une liste italienne. Le précédent papier, datant du 11 mai, commente la montée du populisme et de l’extrême droite, mais conclut que cela n’affectera pas le fonctionnement du Parlement car le bloc central conservera la main sur le résultat des votes. Le dernier article de la BBC, datant du 1er mai, est lui didactique : il explique ce que sont les élections européennes.
Je m’appelle Marianne Magnin et je suis résidente à Londres depuis 23 ans. Je suis ici invitée à apporter un point de vue sur la façon dont les élections européennes sont perçues et commentées au Royaume-Uni.
[10 secondes de silence]
Ces 10 secondes de silence en disent long : les élections européennes ne sont pas traitées par les médias locaux, ou à la marge. The Guardian, journal pro-européen, publie le 15 mai un article sur un ancien eurodéputé britannique maintenant candidat sur une liste italienne. Le précédent papier, datant du 11 mai, commente la montée du populisme et de l’extrême droite, mais conclut que cela n’affectera pas le fonctionnement du Parlement car le bloc central conservera la main sur le résultat des votes. Le dernier article de la BBC, datant du 1er mai, est lui didactique : il explique ce que sont les élections européennes.
L’Union européenne n’est abordée dans les médias que via le filtre du Brexit et le plus souvent de façon négative ou anecdotique : renchérissement des importations agro-alimentaires suite à la mise en place – maintes fois reportée – des contrôles phytosanitaires, flux continu d’immigrants illégaux traversant la Manche, résident britannique en Italie [auquel on a] dénié le droit de soins pour son cancer…
Ce filtre médiatique n’est pas nouveau. Parmi l’opinion publique cependant, les sondages montrent une érosion progressive du vote Brexit (pour rappel 51,9% en 2016 lors du référendum), au profit du retour dans l’Union européenne, avec une inversion favorable à l’Europe dès 2021. Cela tient au changement démographique, avec le renouvellement générationnel, mais aussi au nombre croissant de personnes désabusées par la réalité – vécue au quotidien – suite à la sortie de l’UE.
Les acteurs politiques évitent soigneusement de parler de l’Union. Les Conservateurs sont concentrés sur leurs zizanies internes et leurs déboires électoraux. Les Travaillistes préparent leur retour au gouvernement et cultivent l’ambiguïté, héritage de leur précédent leader Corbyn. Seuls les Libéraux Démocrates et les Verts affichent clairement un agenda pro-européen.
Reconnaissons tout de même le travail d’analyse et de réflexion de certains think tanks tel que UK in Changing Europe ou Chatham House, qui reconnaissent l’importance cruciale de l’issue des élections de juin en matière de sécurité, de souveraineté économique, de mouvements migratoires, d’élargissement ou de positionnement de l’Union européenne comme acteur global.
En conclusion, rien n’est conclu.